texte grec de l’enseignement de Jésus – Mémoire des Chrestiens

001-Texte grec de l’Enseignement de Jésus et du Mémoire des Chrestiens –

Une citation d’un dénommé Papias, actif vers 80 de notre ère permet d’affirmer – car Papias n’appartient pas au cercle de connivence du corpus du Nouveau Testament –  qu’ont pris des notes en araméen Matthieu et Marc,
– le premier, un disciple de Jésus de Nazareth, lequel était un rabbi / enseignant s’adressant à toute la population de Galilée puis de Jérusalem pour l’inviter à s’affranchir du despotisme de la caste sacerdotale de la mouvance sadducéenne et de l’instrument de son pouvoir, la Loi d’Alliance de YHWH avec « son » peuple, dite Loi de Moïse,
– le second un auditeur de Simon, un disciple ayant raconté quelques anecdotes que n’évoquaient pas les notes de Matthieu ;
– de son côté, un recoupement de cette information tirée de Papias avec les informations que nous pouvons retirer du « préambule » à l’évangile de « Luc », préambule écrit dans le style des rhéteurs grecs en grec standard de la koinè,  permet d’affirmer que l’auteur du prologue, Silas, un disciple de Paul de Tarse à partir de 51, a traduit en grec standard les notes prises en araméen, dont des disciples avec la collaboration de Matthieu et de Marc (les « rameurs » autrement dits, les scribes écrivant sous dictée comme les rameurs d’un navire suivent une cadence qui leur est « dictée »), avaient fait la synthèse. Cette traduction en grec standard a été insérée, au début du deuxième siècle, dans l’évangile de Luc, écrit par un lettré en grec sémitisant, sur le modèle de la langue de la Septante. La langue de la traduction, le grec standard, permet d’extraire de l’évangile ce que l’on peut proprement appeler « l’enseignement de Jésus de Nazareth », formulé en paroles et en actes. Le texte en a été établi par mes soins ; il a été soigneusement relu par une helléniste, qui a été enseignante dans le Département des Antiquités de la Faculté des Lettres de Genève et qui introduisait les étudiants de la Faculté de Théologie à la lecture du grec de la Septante, Mme Alessandra Lukinovich.
Le traducteur de l’enseignement, Silas, probablement Judéen hellénophone de Jérusalem, qui a séjourné en Grèce, selon toute probabilité, de 51 à la fin de l’année 58, a également été conduit à rédiger un mémoire, intitulé ici Mémoire des Chrestiens (ou des Nazaréens), destiné au préfet du prétoire à Rome pour permettre à Paul de Tarse d’introduire une demande de légitimation de l' »hairesis », du « choix de vie » des Chrestiens, alias Nazaréens, alias Galiléens (dans les Entretiens d’Epictète, par exemple). Le texte du Mémoire, en grec standard, a été inséré dans les Actes des Apôtres, d’où nous l’avons extrait en accomplissant la même démarche que pour l’évangile.
Ces deux textes sont publiés sur le site www.histor.ch, offerts à la lecture des spécialistes compétents dans la lecture du grec ancien, dans l’attente d’une publication dans une collection accueillant les textes de la sagesse et philosophie antiques. Car l’enseignement de Jésus de Nazareth n’est pas ésotérique et il n’appartient pas à la catégorie des « Schwärmereien », aurait dit Kant (des « rêveries et autres élucubrations », dites religieuses).

Qui veut à l’avenir parler de Jésus de Nazareth ne peut le faire avec compétence qu’à l’appui du texte de son enseignement ici publié, traduit en français et publié aux éditions Golias, sous le titre Enseignement de Jésus de Nazareth suivi du Mémoire des Chrestiens. Rien de ce que les Evangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean) disent du Christ ne se rattache à Jésus de Nazareth, né de ce que l’on appelle une fille-mère – quel mal à cela ? – sauvé probablement par quelque grand-mère et grand-père, ayant osé, comme le Samaritain de la parabole, s’approcher d’un rebut. Quelle sorte d’être humain faut-il être, pour, s’inclinant sur un nouveau-né, ne pas s’en émerveiller ? Le problème ? Encore faut-il qu’il s’incline, qu’il fasse un tout petit mouvement pour s’en rendre proche. Faute, à l’origine, de cet infime mouvement de bascule, de ce moment, il y a des chances que tout soit irrémédiablement foutu.

À propos de André Sauge

Enseignant de français, philosophie, grec, au Département de l'Instruction Publique de Genève, retraité.
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